Des synergies basées sur la confiance

« De manière générale, nous commercialisons exclusivement l’énergie d’installations ultra flexibles et il n’en existe que 70 ou 80 en Allemagne », explique André Schaller, Key Account Manager, qui, avant de rejoindre Alpiq en septembre 2021, avait déjà commercialisé pendant sept ans ce type d’installations auprès d’un de nos concurrents.

En Allemagne, nous comptons seulement six concurrents actifs dans la commercialisation d’installations de biogaz ultra flexibles. Contrairement à ces derniers, en plus d’assurer une transparence sur tous nos revenus, nous ne facturons pas de frais d’accès au marché et ne regroupons pas nos installations.  « Nos concurrents mettent toutes les centrales électriques dans le même panier indépendamment de leur niveau de qualité, de flexibilité ou de performance », avance André, qui explique : « De cette manière, les installations les plus rentables leur permettent de financer celles qui le sont moins. De notre côté, nous n’appliquons pas de telles méthodes afin de n’acquérir que les installations les plus fiables et flexibles. Nous payons un prix élevé, mais nous exigeons que les installations soient mises en marche trois fois par jour, qu’elles aient cinq fois plus de puissance installée que ce qu’elles n’en consomment en moyenne annuelle et qu’elles disposent d’une capacité de stockage suffisamment grande pour pouvoir stocker la production aux heures les plus rentables. »

Si nous parvenons à avoir de telles installations dans notre portefeuille, c’est grâce à un modèle de coopération avec la société Agrarservice Lass (ASL). Cette dernière appartient à Martin Lass, reconnu pour ses installations de biogaz dans le nord de l’Allemagne, où il a initié la tendance. Depuis près de dix ans, il transforme des installations afin de les rendre plus flexibles et compte désormais 30 employés. Avec l’aide de cet entrepreneur agricole de 41 ans, nous avons développé notre offre de telle sorte qu’elle soit la plus attractive possible aussi bien pour les agriculteurs que pour notre entreprise. « Une synergie basée sur la confiance », c’est ainsi qu’André Schaller décrit la collaboration non monétaire avec Martin Lass. « Il nous amène une clientèle pour la commercialisation d’énergie et en échange, nous lui présentons des clients qui souhaitent optimiser leurs installations. Lorsque les installations ne fournissent pas la flexibilité requise, il les modifie de sorte qu’elles soient rentables pour les agriculteurs. De cette façon, il obtient également des prix plus élevés de notre part. »

Dans un avenir proche, nous planifions de modifier notre modèle de tarification afin de pouvoir également commercialiser les installations moins flexibles de manière rentable, lesquelles sont beaucoup plus nombreuses sur le marché. De plus, le nouveau segment des centrales de cogénération au biométhane présente une opportunité historique en Allemagne. De telles centrales ne seront construites qu’à partir de 2022, ce qui nous permettrait de les commercialiser dès leur mise en service sans avoir à les gagner auprès de nos concurrents. Les marges sont prometteuses et les attentes des clients très grandes. Ces derniers s’attendent à des prix élevés et à une collaboration équitable, ouverte et honnête, que nous entendons bien sûr leur offrir.

Quelle est l’importance des installations de biogaz en Allemagne ?

L’Allemagne compte environ 9 000 installations de biogaz construites entre 2007 et 2011. Une expansion qui a ensuite été stoppée par de multiples débats sur la concurrence des surfaces agricoles. Je pense que notre décennie sera marquée par la renaissance de la biomasse, car son importance en matière de politique énergétique et son rôle pour la biodiversité sont considérables.

Quelles sont les tendances actuelles et dans quelle direction se développent les installations de biogaz ?

Après deux décennies de débats, des progrès sont enfin perceptibles dans le développement des énergies renouvelables. Notamment en matière d’énergie éolienne et photovoltaïque. La tendance actuelle est au stockage. Face à l’augmentation de la production d’énergie fluctuante, nous avons urgemment besoin de solutions de stockage. Nous pouvons utiliser les installations de biogaz existantes et transformer leur production de bande en une production de pointe, afin de compenser les fluctuations d’énergie éolienne et photovoltaïque. Il est donc possible d’en faire des centrales à accumulation locales, ultra flexibles et efficaces. Jusqu’ici, seuls les signaux du marché faisaient encore défaut.

Comment décririez-vous la collaboration avec Alpiq ?

Depuis cinq ans déjà, Agrar service Lass (ASL) transforme des installations de biogaz en centrales à accumulation régénératives. En collaboration avec Alpiq, ASL cherche à optimiser ces installations afin d’offrir aux exploitants les meilleures conditions possibles pour la commercialisation de leur énergie. Pour y parvenir, il faut harmoniser : l’exploitation des installations, le pilotage basé sur des algorithmes et la commercialisation flexible. Notre collaboration avec Alpiq est efficace et a déjà débouché sur de nombreuses innovations et nouveaux produits. Dans les années à venir, de nombreuses autres centrales à accumulation régénératives seront construites et feront appel à nous pour optimiser leur commercialisation.