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OKNant de Drance représente un chef-d’œuvre de complexité. « Pour la commission énergétique de Nant de Drance, il était clair dès le départ que nous aurions besoin d’un outil spécifique pour gérer cette centrale unique en termes de complexité tant technique, administrative que contractuelle », explique Pierre-Yves Ledermann, Project Manager chez Alpiq et membre de la commission énergétique de Nant de Drance. En tant que chef de file de l’ouvrage, Alpiq détient notamment le mandat de gestion énergétique et le mandat de conduite de l’ouvrage. C’est donc à elle que revenait la responsabilité de développer un tel outil de gestion.
Mais tout d’abord, il a fallu mettre d’accord les quatre partenaires de Nant de Drance que sont Alpiq, les CFF (les Chemins de fer fédéraux suisses), IWB (les services industriels de Bâle) et FMV (les Forces Motrices valaisannes).
« Moi-même et les autres membres Alpiq de la commission énergétique avons tout d’abord pris le temps d’expliquer les contraintes techniques de l’aménagement, confie Pierre-Yves. Nous avions besoin d’une base contractuelle solide. »
Nant de Drance, c’est six pompes-turbines à vitesse variable, réparties sur deux voies d’eau ; la possibilité de faire du court-circuit hydraulique, soit de pomper et de turbiner au même moment, entre les deux voies d’eau, voire au sein d’une même voie d’eau ; un volume amont – le lac de Vieux Emosson - relativement faible ; une hauteur de chute qui fluctue en fonction du niveau d’eau du lac aval – le lac d’Emosson ; une retenue, celle d’Emosson, également exploitée par une autre société, Electricité d’Emosson SA ; quatre partenaires qui définissent chacun indépendamment les uns des autres leur programme de production.
Pour réussir à exploiter la centrale de pompage-turbinage selon les conditions négociées entre les quatre partenaires de Nant de Drance, Alpiq a créé de toutes pièces le dénommé « Pump Storage Management Tool » (PSMT). Un outil dont Emanuele Facchinetti, Project Manager, chapeaute en partie le développement réalisé entièrement à l’interne par des équipes pluridisciplinaires.
L’outil est composé de quatre volets. Il y a tout d’abord la partie décomptes énergétiques qui permet d’établir la quantité d’électricité produite et pompée par l’ouvrage ainsi que l’énergie utilisée par chaque partenaire. Vient ensuite le volet de contrôle des programmes de production envoyés par les partenaires. « Comme chaque partenaire est pleinement indépendant pour définir son programme de production, nous devons vérifier que ces programmes soient réalisables et qu’ils respectent les contraintes imposées par la technique et le cadre légal », explique Emanuele. Troisièmement, il y a le volet dispatching. Au vu de la complexité de la centrale, le programme de production défini par le trading doit être décomposé en six programmes, un par machine. Alpiq a donc développé un algorithme d’optimisation pour gérer cette complexité et aider les dispatchers à définir les programmes de production et de pompage de chaque groupe. « Le quatrième volet permettra d’optimiser la part qui revient à Alpiq et intégrera la perspective du trading », précise Emanuele.
Nant de Drance met progressivement en service les six groupes de pompage-turbinage et effectue depuis mars 2020 des tests sur les premières machines. « Cette phase nous permet de tester concrètement le volet dispatching du PSMT » précise Emanuele. Ce n’est que lorsque les six groupes seront pleinement opérationnels, à la fin de l’année 2021, que commencera l’exploitation commerciale de Nant de Drance. Chaque partenaire pourra dès lors utiliser librement la part d’énergie qui lui revient, et le PSMT déployer tout son potentiel.